Engie en KU Leuven werken samen aan de productie van metaal 3D geprinte onderdelen.
August 5, 2016

Engie Fabricom va fabriquer, grâce à une imprimante 3D, des pièces de rechange métalliques pour ses clients industriels. Grâce à sa collaboration avec la KU Leuven, il espère à terme utiliser de nouveaux alliages, présentant de meilleures caractéristiques que les matériaux qu'ils remplaceront.

À Zwijndrecht, dans l'atelier d'usinage d'Engie Fabricom, une nouvelle machine a pris place aux côtés des tours à commande numérique et autres fraiseuses qui permettent de fabriquer des pièces métalliques de rechange pour les clients industriels. Il s'agit d'une imprimante 3D. L'appareil est toujours en test, mais devrait commencer à fabriquer ses premières pièces industrielles au deuxième semestre.

"En tant que spécialistes de la maintenance industrielle, avec comme clients des centrales électriques ou de grosses industries chimiques et pétrochimiques, nous devons régulièrement réusiner des pièces endommagées qui ne sont plus disponibles, explique Philippe Deneve, manager des activités de maintenance chez Engie Fabricom. Dans ce cas, le coût de la pièce n'est qu'un élément: il y a aussi le nombre de jours d'arrêt de production que l'on peut éviter. L'impression 3D métal nous ouvre d'énormes possibilités, et nous faisons un travail de pionniers."

Cette innovation est le résultat d'une collaboration de près de deux ans entre Engie Lab (le nouveau nom de Laborelec), le professeur Jean-Pierre Kruth de la KU Leuven, sommité mondiale en matière de fabrication additive métallique, et son équipe, et Engie Fabricom. Dans les labos de la KU Leuven, une imprimante 3D de plus petite dimension, mais comparable à celle de Zwijndrecht, a permis de mettre au point les paramètres qui vont être utilisés par Engie Fabricom, en testant les alliages, la porosité des pièces, leurs propriétés mécaniques, mais aussi les éléments du processus comme la vitesse de déplacement du laser ou sa puissance. Ce programme représente un investissement de 10 millions d'euros sur cinq ans, et emploie une dizaine de personnes.

"L'impression 3D fait partie des technologies qui vont nous permettre de faire les choses différemment. Pour voir comment l'utiliser et la développer, nous nous sommes très naturellement connectés à l'écosystème existant en Belgique, qui est un écosystème de pointe" souligne Raphaël Schoentgen, directeur recherche et technologies du groupe Engie.

Le principe de l'impression 3D métal? Une très fine couche de poudre métallique est déposée dans la machine, et des faisceaux lasers viennent faire fondre cette poudre aux endroits désirés pour fabriquer, couche après couche, les objets souhaités.

Cette technologie permet non seulement de refabriquer à l'identique, mais aussi d'imaginer des pièces nouvelles, que les procédés traditionnels ne peuvent pas réaliser. Un processus déjà largement utilisé par l'industrie automobile et aéronautique, mais auquel des équipementiers comme GE et Siemens commencent aussi à avoir recours. Et ces pièces nouvelles fabriquées par impression 3D, Engie Fabricom veut être capable de les reproduire également en cas de pépin.

Dans un premier temps, l'imprimante 3D d'Engie Fabricom servira à fabriquer quelques pour-cents seulement des pièces qui doivent être réusinées, un pourcentage qui augmentera progressivement. Elle utilisera pour cela l'alliage inoxydable 316, un des aciers les plus répandus dans l'industrie. Mais à terme, elle devrait pouvoir utiliser de nouveaux alliages développés par la KU Leuven, qui offriront des propriétés mécaniques et chimiques meilleures encore que les matériaux qu'ils remplaceront. "C'est l'avantage des méthodes additives: elles permettent de mettre au point de nouveaux alliages en rajoutant un peu de poudre de chrome ou de nickel, sans devoir trouver une fonderie pour fabriquer ce nouveau mélange", souligne Jean-Pierre Kruth.

Article rédigé par Christine Scharff, L’Echo.